Amorelle Jacox, They turn into days

18.10 – 29.11.2025

Amorelle Jacox, They turn into days, Vue d’exposition
Amorelle Jacox, They turn into days, Vue d’exposition

« Mother time bore quantum seeds

What happens to the seeds

They turn into days »

Amorelle Jacox

« La peinture a toujours été pour moi un lieu où aborder cette question qui me hante : à quel point suis-je séparée du monde qui m’entoure ? Où est-ce que je commence ? Où est-ce que je finis ? Dans l’espace ? Dans le temps ? » Plutôt que d’apporter des réponses définitives, les toiles d’Amorelle jacox (née en 1994) multiplient les angles d’approche pour approfondir ces questions fondamentales. L’artiste privilégie un traitement métaphorique qui doit beaucoup à la poésie et son rapport à l’indicible. 

Situé à la croisée de l’abstraction et de la figuration, son langage poétique emprunte aussi bien au color field qu’au transcendantalisme, au symbolisme ou au surréalisme. Aplats, dégradés et couches successives de couleurs y composent des espaces denses et profonds dans lesquels Jacox suspend des formes obsédantes — ellipses, triangles, sabliers, tables, trous noirs, corps en lévitation. Il ne s’agit pas de symboles à proprement parler, mais de métaphores ouvertes et intuitives, investies d’une charge personnelle. « Les formes simples influencent énormément la façon dont le travail évolue. Je ne sais pas toujours exactement comment de nouvelles formes entrent dans l’œuvre. Souvent, elles apparaissent discrètement dans un dessin ou une petite peinture, et lorsqu’elles s’imposent, je deviens un peu obsédée par le fait de peindre cette forme encore et encore, ainsi que de la retrouver impliquée dans mon quotidien. »

Ces éléments figuratifs et spatiaux changent par glissements successifs, à mesure que l’artiste découvre de nouvelles facettes de sa recherche. Elle décrit ainsi l’évolution de son travail entre 2022 et 2025, période durant laquelle ont été réalisées les œuvres qui composent They turn into days : « Il semble qu’au cours de ces dernières années, le travail ait évolué : d’une mise en relation du corps intérieur avec le monde extérieur, vers une confrontation entre des éléments encore plus infimes — particules, poussières (cellules) — et des conceptions plus vastes de l’espace-temps, quand les limites de la quantification se heurtent à notre expérience vécue. Avec ce déplacement figuratif dans l’œuvre, un déplacement spatial est également apparu. Là où l’espace était auparavant constitué de champs de couleur purement atmosphériques, il existe désormais des marges, des recoins, des bords. Toutes les formes existent encore sur un même plan. La seule qualité perspective du travail est celle du temps – l’accumulation de très fines couches de peinture qui se révèlent sur les bords (je les imagine comme les tranchées du temps). »

Amorelle Jacox, Particle hummm, 2025, huile sur toile, 183 x 152 cm, signée et datée au dos
Amorelle Jacox, Dawn diver, 2022, huile sur toile, 183 x 152 cm, signée et datée au dos

Abraham & Wolff a le plaisir d’exposer le travail d’Amorelle Jacox en collaboration avec Management, New York. They turn into days réunit des toiles et des œuvres sur papier réalisées à New York en 2022 et 2025, et en 2025 à Alvémont, Normandie, la résidence d’artiste de la Galerie Jocelyn Wolff. 

Amorelle Jacox est titulaire d’un MFA du Hunter College (2022). Ses expositions récentes incluent Light Catcher, Time Keeper à 12.26, Los Angeles (2025), Gravity was an entity à Management, New York (2024), An Infinite Sunder à Lauren Powell Projects, Los Angeles, CA (2023), et Two projections of time, Baseltor Kiosk, Solothurn, Switzerland (2022). Elle a récemment terminé une résidence avec Wolf Hill Arts, Chappaqua, NY (2023). Elle a reçu la Marjorie Strider Foundation Grant (2022). Ses œuvres et ses écrits ont été publiés dans Art Maze (2023) et dans la revue Yale School of Divinity’s LETTERS (2019).