Jochen Gerz, Revolut…

06.06 — 24.07.2025

A conceptual artist of German origin, Jochen Gerz (born in 1940) has built his work around the themes of separation and memory. After studying philology, sinology, and prehistory, Gerz began a brief career as a writer, which he ended after concluding that modern poetry was a dead end. A self-taught artist, he then turned to the visual arts to develop a radical critique of language and image in a society dominated by mass media. Since 1966, when he settled in Paris, Gerz has questioned modern communication and its channels through public performances, installations, videos, editions, and photographs.

Started in the early 1970s and continued over a decade, the Photo-Texts series takes the form of juxtaposed images whose subjects appear unremarkable at first glance: a woman walking a dog by a river, a landscape seen through a car windshield, a tree-lined path in a park, and so on. Each black-and-white photograph is taken in the same place, from the same angle, a few seconds apart (or following longer ellipses), capturing tiny changes: the passage of time rather than an event. A text accompanies the images, like the voice-over of a film. It does not describe or caption but instead invents a poetic fiction, a story. Confronted with the apparent absence of a message, the viewer is invited to reconsider their relationship with photography and text, to question their expectations of a work of art: “Perhaps that is why image and text appear simultaneously in my work, explains the artist. Their impossible addition creates, under the pretense of clarity, a dismissal between the gaze-as-hunter and its object on the wall. For once, the desire to understand or to recognize remains unanswered: the gaze sees itself.” (Patrick Le Nouëne, “Interview with Jochen Gerz,” in Gerz, Works on Photographic Paper 1983 –86).

Jochen Gerz, They had been traveling for days – Photo/Text # 87, 1977, 5 framed black and white photographs, 1 framed text (typed on paper), each : 13,5 x 18,5 cm, overall : 42 x 64,3 cm, unique. Catalogue raisonné CR 221
Jochen Gerz, Revolut…, 1990 (1971), wood, glass, green felt, wooden cubes, 28 x 26 x 4 cm, signed and dated on the back, ed. 6/10. Catalogue raisonné CR 754

The editions he produced in parallel extend the reflections of the Photo-Texts, particularly emphasizing the themes of time and memory. Gerz also plays with the materiality of language and its capacity to signify, in an approach directly inherited from the visual and concrete poetry he practiced early in his career. In the edition titled Revolut… (1971; 1990), for instance, he dismantles the final letters of the word “revolution,” inscribed on small wooden dice, to evoke its meaning visually.

By the late 1980s, Gerz increasingly turned toward installing monumental works in public space. His “anti-monuments,” as he calls them, invoke collective memory and collective responsibility in the face of history through installations that subvert the very idea of commemoration. In 1990, he and his students secretly removed paving stones from the square in front of the Saarbrücken castle — formerly Gestapo headquarters, now the seat of the regional parliament. Beneath each stone, Gerz had the name of a German Jewish cemetery engraved before replacing it with the inscription symbolically turned downward. In total, 2,146 paving stones were marked and reinserted, forming The Invisible Monument.

Jochen Gerz participated in Documenta 6 and 8 and exhibited in the German Pavilion at the 37th Venice Biennale in 1976 (alongside Joseph Beuys and Reiner Ruthenbeck). His work has been featured in numerous solo and group exhibitions, as well as major retrospectives in German, European, and North American museums — including a major exhibition at the Centre Pompidou in 2002. He is represented in more than a hundred international public collections, including the Art Gallery of Ontario, Toronto; Hamburger Bahnhof – Museum für Gegenwart, Berlin; Neue Nationalgalerie, Berlin; San Francisco Museum of Modern Art; The Banff Centre, Walter Phillips Gallery, Banff; Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris; and the Musée National d’Art Moderne, Centre Georges Pompidou, Paris.

Revolut… is his first gallery exhibition since he decided to devote himself to public commissions and outdoor projects. It brings together a significant selection of Photo-Texts and editions spanning the period from 1968 to 1990, thanks to the generous support of a family of patrons and passionate collectors.

Jochen Gerz, Revolut…

06.06 — 24.07.2025

Artiste conceptuel d’origine allemande, Jochen Gerz (né en 1940) a fondé son œuvre sur les thèmes de la séparation et du souvenir. Après des études de philologie, de sinologie et de préhistoire, Gerz entame une brève carrière d’écrivain au terme de laquelle il conclut à l’impasse de la poésie moderne. C’est en autodidacte qu’il se tourne alors vers les arts visuels pour développer une critique radicale du langage et de l’image dans une société dominée par les médias de masse. Gerz remet en cause la communication moderne et ses canaux à travers des performances publiques puis des installations, des vidéos, des éditions, des photographies, ce dès 1966, date à laquelle il s’installe à Paris. 

Commencée au tournant des années 70 et poursuivie durant une dizaine d’années, la série des Photos-Textes se présente sous la forme d’images juxtaposées dont le sujet ne semble pas remarquable à priori : le passage d’une femme promenant un chien au bord d’une rivière, un paysage vu à travers le pare-brise d’une voiture, une allée d’arbre dans un parc, etc. Chaque photographie est prise en noir et blanc, au même endroit, sous le même angle, à quelques secondes d’intervalle (ou suivant des ellipses plus longues), donnant à voir d’infimes changements, le passage du temps plutôt qu’un évènement. Un texte accompagne ces images, comme la voix-off d’un film. Il ne décrit pas, ne légende pas, préférant à toute explication l’invention d’une fiction poétique, d’une histoire. Confronté à l’absence apparente de message, le spectateur est invité à reconsidérer son rapport à la photographie et au texte, de mettre en doute ses attentes vis-à-vis de l’œuvre d’art : « Peut-être est-ce le pourquoi de la simultanéité de l’image et du texte dans mon travail, confie l’artiste. Leur impossible addition crée, sous prétexte d’évidences, un non-lieu entre le regard-chasseur et son objet au mur. Pour une fois le désir de compréhension, de reconnaissance, reste sans suite : le regard se voit. » (in Patrick Le Nouëne, « Entretien avec Jochen Gerz », in Gerz, Œuvres sur papier photographique 1983-86). 

Jochen Gerz, They had been traveling for days – Photo/Text # 87, 1977, 5 photographies noir et blanc encadrées, 1 texte encadré (dactylographié sur papier), chacune : 13,5 x 18,5 cm, l’ensemble : 42 x 64,3 cm, unique. Catalogue raisonné CR 221
Jochen Gerz, Revolut…, 1990 (1971), bois, verre, feutrine verte, cubes en bois, 28 x 26 x 4 cm, signé et daté au dos, ed. 6/10. Catalogue raisonné CR 754

Les éditions qu’il réalise parallèlement prolongent les réflexions des Photos-Textes, mettant notamment l’accent sur la problématique du temps et de la mémoire. Gerz y joue aussi avec la matérialité du langage et sa capacité à signifier, dans une démarche directement héritée de la poésie visuelle et concrète qu’il pratique à ses débuts. Avec l’édition intitulée Revolut… (1971 ; 1990), il morcelle par exemple les dernières lettres du mot « révolution », inscrites sur des dés à jouer, pour évoquer visuellement sa signification. 

À la fin des années 80, Gerz se tourne progressivement vers l’installation d’œuvres monumentales dans l’espace public. Ses « anti-monuments », comme il les appelle, convoquent la mémoire collective et la responsabilité du corps social face à l’histoire par le biais d’installations qui subvertissent l’idée-même de commémoration. En 1990, il entreprend avec ses élèves de desceller clandestinement certains pavés de la place faisant face au château de Sarrebruck, ancien quartier général de la Gestapo, devenu le siège du parlement régional. Sous chacun de ces pavés, Gerz fait graver le nom d’un cimetière juif allemand, avant de le remettre en place avec l’inscription symboliquement tournée contre terre. Au total, 2146 pavés seront ainsi marqués et retournés, formant Le Monument Invisible.  

Jochen Gerz a participé aux Documenta 6 et 8 et a exposé dans le pavillon allemand de la 37e biennale de Venise en 1976 (avec Joseph Beuys et Reiner Ruthenbeck). Son travail a fait l’objet de nombreuses expositions collectives et individuelles ainsi que de rétrospectives importantes dans des musées allemands, européens et nord-américains, comme celle qui lui est dédiée par le Centre Pompidou en 2002. Il est représenté dans plus d’une centaine de collections publiques internationales dont la Art Gallery of Ontario, Toronto, le Hamburger Bahnhof – Museum für Gegenwart, Berlin, la Neue Nationalgalerie, Berlin, le San Francisco Museum of Modern Art, The Banff Centre, Walter Phillipps Gallery, Banff, le Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris et le Musée National d’Art Moderne, Centre Georges Pompidou, Paris.

Revolut… est sa première exposition en galerie depuis qu’il a choisi de se consacrer à des commandes publiques ou à des réalisations en extérieur. Elle rassemble un important ensemble de Photos-Textes et d’éditions couvrant une période allant de 1968 à 1990, grâce au généreux concours d’une famille de mécènes et collectionneurs passionnés. 

Edward Thomasson — Doctor Theatre

Curated by Dorothea Jendricke

04.26  — 05.31.2025

Exhibition view.
Exhibition view.
Edward Thomasson, Doctor Theatre VI (detail), watercolor and colored pencil on paper, approx. 59,4 x 42 cm

Abraham & Wolff is pleased to present Doctor Theatre, the first solo exhibition in France by London-based artist Edward Thomasson. 

Born in 1985 in Stoke-on-Trent, UK, Thomasson’s work spans painting, drawing, video, writing, and performance. His practice is rooted in the poetics of group behaviour, the fragile architecture of interpersonal care and the challenges of intimacy and sexuality. Often working collaboratively with trained or untrained performers, with friends and composers, his performances involve singing, acting and choreography to explore how people gather around desire and longing, and attempt to support one another. 

Thomasson’s works on paper carry the distinctive energy of his live performances. With their choreographed liveliness and dynamic gestures, they offer moments of introspection and a strange joy. In Doctor Theatre, a new series of watercolours continues his investigation into the negotiations of everyday encounters.

The exhibition takes its title from theatrical folklore. Doctor Theatre is the name given to the phenomenon whereby a performer, feeling ill, goes on stage to perform regardless, and makes a miraculous recovery just for the time they are onstage. 

Central to the show is a chorus-line of figures arranged along the perimeter shelves of the gallery. Sharing the exhibition’s title, these characters extend Thomasson’s ongoing reflections on repetition as both structure and metaphor. In a new departure, attention shifts to the individual moment of transformation: each figure appears suspended mid-gesture, poised between descent and elevation. Their awkward, stylised poses are taken directly from El Pelele (1791–92) by Francisco de Goya. The painting is also known as The Straw Manikin, an early Goya painting with a soft palette and celebratory surface that veils a quietly ominous undercurrent. Thomasson channels this duality in his own figures, which are simultaneously animated and immobilised, comic and tragic, suspended but seemingly on the verge of collapse. Still, they retain a distinct gracefulness in their suspension.  

Alongside the Doctor Theatre series, Thomasson presents two new works on paper that expand his visual language around gesture, emotion, and the social stage. No one is ever as fluent in sex as they are in your head, a large-scale work, describes a feeling of stuckness or impasse, while also bridging the public exterior of the street with the introspective space of the gallery. In It’s already happening, a framed watercolour, he continues his exploration of emotional choreography and spatial intimacy.

Doctor Theatre follows several recent projects. In April 2025, Thomasson premiered The Whole Routine at London Performance Studios, a musical performance created with composer Charlotte Harding and songwriter Robbie Ellen. Developed over several years in workshops, songs and movement are used to reflect on the bodily language of coping mechanisms. In 2024, his performance Grace and Harmony was presented at KW Institute for Contemporary Art in Berlin, and Channels V was shown at Lateral in Rome and at Phillida Reid in London. In the latter, a series of pastel cut-out paper figures are suspended on string like a garland, both supported and bound by the same gesture. Thomasson’s 2023 exhibitions Burning Desires and Endless Love introduced large, linen-mounted paper works. These depicted bodies are bending into letterforms, lining up to carry a shared weight, or merging in acts of symbolic penetration with gestures of connection, burden, and mutual dependence.

Dorothea Jendricke, April 2025

Edward Thomasson, It’s already happening, 2025, watercolor and colored pencil on paper, 42 x 59.4 cm, 51 x 68 x 2.5 cm framed

Edward Thomasson — Doctor Theatre

Commissariat Dorothea Jendricke

26.04  — 31.05.2025

Vue de l’exposition.
Vue de l’exposition.
Edward Thomasson, Doctor Theatre VI (détail), aquarelle et crayon de couleur sur papier, ca. 59,4 x 42 cm

Abraham & Wolff a le plaisir de présenter Doctor Theatre, la première exposition personnelle en France de l’artiste londonien Edward Thomasson. 

Le travail de Thomasson (né en 1985 à Stoke-on-Trent, Royaume-Uni) couvre la peinture, le dessin, la vidéo, l’écriture et la performance. Sa pratique est ancrée dans la poétique des phénomènes de groupe, l’architecture fragile des relations interpersonnelles et les enjeux de l’intimité et de la sexualité. Travaillant souvent en collaboration avec des performeurs professionnels ou non, avec des amis et des compositeurs, ses performances font appel au chant, au jeu d’acteur et à la chorégraphie pour explorer la manière dont les personnes se rassemblent autour du désir et de la nostalgie, et tentent de se soutenir les unes les autres. 

Les œuvres sur papier de Thomasson sont animées par la même énergie qui caractérise ses performances. Avec la vivacité de leur chorégraphie et leur gestuelle dynamique, elles offrent des moments d’introspection et une joie étrange. Dans Doctor Theatre, une nouvelle série d’aquarelles prolonge ses recherches sur notre manière de négocier les rencontres quotidiennes.

L’exposition tire son titre du folklore théâtral. Le Doctor Theatre est un terme anglais désignant le phénomène où les symptômes d’un acteur malade ou souffrant semblent disparaître dès qu’il monte sur scène — comme si la scène elle-même jouait le rôle de médecin.

Au centre de l’exposition se trouve un chœur de personnages disposés le long des cimaises de la galerie. Portant le titre de l’exposition, ces personnages étendent les réflexions de Thomasson sur la répétition en tant que structure et métaphore. L’attention est ici portée sur le moment individuel de la transformation : chaque figure apparaît suspendue à mi-parcours, entre descente et élévation. Leurs poses maladroites et stylisées sont directement inspirées de El Pelele (1791-92) de Francisco de Goya. Ce tableau est également connu sous le nom de Mannequin de paille. Il s’agit d’un des premiers tableaux de Goya, dont la palette douce et la festivité apparente dissimulent une inquiétude sous-jacente. Thomasson recueille cette dualité dans ses propres figures, qui sont à la fois animées et immobilisées, comiques et tragiques, suspendues et apparemment sur le point de s’effondrer. Pourtant, elles conservent une grâce distinctive dans leur suspension.  

Parallèlement à la série Doctor Theatre, Thomasson présente deux nouvelles œuvres sur papier qui développent son langage visuel autour du geste, de l’émotion et de la scène sociale. No one is ever as fluent in sex as they are in your head, une œuvre de grand format, dépeint un sentiment de blocage ou d’impasse, tout en jetant un pont entre l’extérieur public de la rue et l’espace introspectif de la galerie. Dans It’s already happening, une aquarelle, il poursuit son exploration de la chorégraphie émotionnelle et de l’intimité spatiale.

Doctor Theatre fait suite à plusieurs projets récents de l’artiste. En avril 2025, Thomasson a présenté The WholeRoutine au London Performance Studios, une performance musicale créée avec la compositrice Charlotte Harding et l’auteur-compositeur Robbie Ellen. Développées sur plusieurs années dans le cadre d’ateliers, les chansons et la gestuelle sont utilisées pour réfléchir au langage corporel des mécanismes d’adaptation. En 2024, sa performance Grace and Harmony a été présentée au KW Institute for Contemporary Art à Berlin, et Channels V a été présentée à Lateral à Rome et à Phillida Reid à Londres. Dans cette dernière, une série de figures de papier découpé réalisées au pastel sont suspendues à une ficelle telle une guirlande, à la fois soutenues et liées par le même geste. En 2023, les expositions Burning Desires et Endless Love ont présenté de grandes œuvres en papier montées sur lin. Celles-ci représentaient des corps se pliant pour former des lettres, alignés comme pour porter un poids partagé, ou fusionnant dans des actes de pénétration symbolique avec des gestes de connexion, de fardeau et de dépendance mutuelle. 

Dorothea Jendricke, avril 2025

Edward Thomasson, It’s already happening, 2025, aquarelle et crayon de couleur sur papier, 42 x 59.4 cm, 51 x 68 x 2.5 cm encadré

Gonçalo Duarte – Hiéroglyphes modernes

28.03 — 19.04.2025

Gonçalo Duarte, Untitled, 1973, watercolour and pencil on paper, 24 x 32 cm, signed and dated lower right

Gonçalo Duarte (1935 – 1986) belongs to that generation of Portuguese artists whose destiny was marked by dictatorship and exile. Like many of his compatriots, he felt an early desire to flee an Iberian Peninsula that was not conducive to the development of new ideas. 

After studying at the Beaux-Arts in Lisbon, Duarte left Portugal in 1955 to continue his education in Munich with Lourdes Castro and René Bertholo. Two years later he moved to Paris, where he settled permanently in 1959, thanks to a Gulbenkian scholarship and the support of his friends Arpad Szenes and Maria Helena Vieira da Silva. When he returned to Lisbon briefly to exhibit his work, he confessed to feeling ‘out of place and immersed in an enormous solitude’ (letter to Imre Pán dated 13 April 1964).  

In Paris, Duarte became a central member of the KWY group, to which Abraham & Wolff devoted an exhibition in October 2024 (Autour de KWY: 1958 – 1964, curated by Anne Bonnin). Initiated by Lourdes Castro and René Bertholo, KWY brought together young artists in exile: the Portuguese António Costa Pinheiro, José Escada, João Vieira and Gonçalo Duarte, the Bulgarian Christo and the German Jan Voss. Together they run the magazine of the same name, a composite art object made up of original serigraphs, photomontages, collages, postcards, poems and theoretical texts. Duarte’s contributions take the form of silkscreens, reflecting his interest in informal and lyrical abstraction. 

In 1963, the artist started an important series of figurative canvases and drawings inspired by Surrealism. In them, he used a repertoire of obsessive motifs composed of snakes, eggs, smoking chimneys, changing bodies and female figures, cubes and pyramids, spaceships and ships. All these elements and symbols collide to form rebus whose solution eludes us, as in a dream. As the artist himself puts it: ‘Painting or drawing is to give concrete form, step by step, to a dream’. These reveries led the Hungarian critic and intellectual Imre Pán, whose interest in KWY manifested itself in several editions dedicated to the members of the group, to say that Duarte ‘transforms the smallest signs of life, vital elements, ideas and gestures into modern hieroglyphs. […] He is both juggler and architect: his props, once thrown, stop in mid-air and rise into a strange edifice. You get the impression that Gonçalo is building a new Tower of Babel where everyone speaks the same language” (Imre Pán, Morphèmes, Paris, 1968).  

Abraham & Wolff is pleased to be exhibiting a previously unseen group of drawings by Gonçalo Duarte covering the period from 1961 to 1981. Hyéroglyphes modernes provides an insight into the artist’s development from abstraction to these highly personal dreamlike compositions. 

We would like to express our warmest thanks to Garance Duarte for opening up her father’s archives to us, and to Sophie Pán for her generous support.

Gonçalo Duarte, Untitled, undated, ink on paper, 26,5 x 20,6 cm
Gonçalo Duarte, Untitled, undated, ink on paper, 26,5 x 20,6 cm
Gonçalo Duarte, Untitled, 1981, coloured pencil on paper, 24 x 32 cm, signed and dated lower left
Gonçalo Duarte, Untitled, 1973, ink on paper, 24 x 32 cm, signed and dated lower right
Gonçalo Duarte, Imre Pán, Gonçalo, trois gravures originales avec une étude de Imre Pan, Paris, Éditions Morphèmes, coll. Les artistes contemporains, 1969, 2pp, 3 etchings by Gonçalo Duarte, 33 x 25 cm, ed. 50
Gonçalo Duarte, Untitled, 1969, etchings, 33 x 25 cm, ed. 50, signed and numbered
Gonçalo Duarte, Untitled, 1969, etchings, 33 x 25 cm, ed. 50, signed and numbered

Gonçalo Duarte – Hiéroglyphes modernes

28.03 — 19.04.2025

Gonçalo Duarte, Sans titre, 1973, aquarelle et crayon sur papier, 24 x 32 cm, signé et daté en bas à droite

Gonçalo Duarte (1935 – 1986) appartient à cette génération d’artistes portugais dont le destin a été marqué par la dictature et l’exil. Comme nombre de ses compatriotes, il éprouve très tôt le désir de fuir une péninsule ibérique alors peu propice à l’épanouissement des idées nouvelles. 

Après avoir étudié aux Beaux-Arts de Lisbonne, Duarte quitte ainsi le Portugal en 1955 pour poursuivre sa formation à Munich, avec Lourdes Castro et René Bertholo. On le retrouve deux ans plus tard à Paris, où il s’installe définitivement en 1959, grâce à l’obtention de la bourse Gulbenkian et au soutien de ses amis Arpad Szenes et Maria Helena Vieira da Silva. Lorsqu’il reviendra à Lisbonne, brièvement, pour exposer son travail, il avouera s’y sentir « dépaysé et plongé dans une énorme solitude » (lettre à Imre Pán datée du 13 avril 1964). 

À Paris, Duarte devient un membre central du groupe KWY, auquel Abraham & Wolff a consacré une exposition en octobre 2024 (Autour de KWY : 1958 – 1964, commissariat Anne Bonnin). Initié par Lourdes Castro et René Bertholo, KWY réunit de jeunes artistes en exil : les portugais António Costa Pinheiro, José Escada, João Vieira et Gonçalo Duarte, le bulgare Christo et l’allemand Jan Voss. Ensemble ils animent la revue du même nom, objet d’art composite fait de sérigraphies originales, de photomontages, de collages, de cartes postales, de poèmes, de textes théoriques. Les contributions de Duarte se présentent sous forme de sérigraphies qui témoignent de son intérêt pour l’abstraction informelle et lyrique. 

C’est à partir de 1963 que l’artiste entame une importante série de toiles et de dessins figuratifs d’inspiration surréaliste. Il y déploie un répertoire de motifs obsédants composé de serpents, d’œufs, de cheminées fumantes, de corps en mutation et de figures féminines, de cubes et de pyramides, de vaisseaux spatiaux ou maritimes. Tous ces éléments, tous ces symboles s’entrechoquent pour former des rébus dont la solution se dérobe, comme dans un rêve. L’artiste l’écrit lui-même : « Peindre ou dessiner, c’est concrétiser, pas à pas, une rêverie ». Des rêveries qui feront dire au critique et intellectuel hongrois Imre Pán, dont l’intérêt pour KWY s’est manifesté à travers plusieurs éditions dédiées aux membres du groupe, que Duarte « transforme les moindres signes de la vie, les éléments vitaux, les idées, les gestes, en hiéroglyphes modernes. […] Il est à la fois jongleur et architecte : ses accessoires, une fois jetés, s’arrêtent dans l’air et s’élèvent en un édifice étrange. On a l’impression que Gonçalo construit une nouvelle tour de Babel où tout le monde parle la même langue. » (Imre Pán, Morphèmes, Paris, 1968).  

Abraham & Wolff a le plaisir d’exposer un ensemble inédit de dessins de Gonçalo Duarte couvrant une période allant de 1961 à 1981. Hyéroglyphes modernes permet ainsi d’appréhender l’évolution de l’artiste, de l’abstraction vers ces compositions oniriques très personnelles. 

Nous tenons à remercier chaleureusement Garance Duarte pour nous avoir ouvert les archives de son père, ainsi que Sophie Pán pour son généreux concours. 

Gonçalo Duarte, Sans titre, non daté, encre sur papier, 26,5 x 20,6 cm
Gonçalo Duarte, Sans titre, non daté, encre sur papier, 26,5 x 20,6 cm
Gonçalo Duarte, Sans titre, 1981, crayon de couleur sur papier, 24 x 32 cm, signé et daté en bas à gauche
Gonçalo Duarte, Sans titre, 1973, encre sur papier, 24 x 32 cm, signé et daté en bas à droite
Gonçalo Duarte, Imre Pán, Gonçalo, trois gravures originales avec une étude de Imre Pan, Paris, Éditions Morphèmes, coll. Les artistes contemporains, 1969, 2pp, 3 eaux-fortes de Gonçalo Duarte, 33 x 25 cm, ed. 50
Gonçalo Duarte, Sans titre, 1969, eau-forte, 33 x 25 cm, ed. 50, signée et numérotée
Gonçalo Duarte, Sans titre, 1969, eau-forte, 33 x 25 cm, ed. 50, signée et numérotée

Laura Lamiel – L’Herbier

Laura Lamiel, L’Herbier (detail), 2025, copper, suitcase, fluorescent tube, dried aromatic herbs, objects from the artist’s collection, paper, graphite, ink, printed texts, variable dimensions : copper plate : 87 x 90 x 5 cm, suitcase : 24 x 16.5 x 23.5 cm (open), 100 drawings : 42 x 29.7 cm (each)
Laura Lamiel, L’Herbier (detail), 2025, copper, suitcase, fluorescent tube, dried aromatic herbs, objects from the artist’s collection, paper, graphite, ink, printed texts, variable dimensions : copper plate : 87 x 90 x 5 cm, suitcase : 24 x 16.5 x 23.5 cm (open), 100 drawings : 42 x 29.7 cm (each)
Laura Lamiel, L’Herbier, 2024, mixed media, graphite, ink, 42 x 29,7 cm
Laura Lamiel, L’Herbier, 2024, mixed media, graphite, ink, 42 x 29,7 cm

Abraham & Wolff is pleased to present a new exhibition by Laura Lamiel. The artist displays an installation specially designed to house her latest series of drawings, L’Herbier. It is based on a matrix of one hundred sheets, from which unframed and framed drawings seem to emerge, along with a poem written by the artist herself. These drawings extend certain themes explored in the Territoires intimes series, such as the root and the rhizome. Inscribed in a subversive history of herbarium practice, they represent an imaginary flora of hybrid and suggestive forms, whose inflorescences unfold following the movements of the ink.

A major artist on the contemporary French scene, Laura Lamiel has been exhibited at La Verrière (Brussels, 2015), the CRAC Occitanie (Sète, 2019) and the Palais de Tokyo (Paris, 2023). She was awarded the AWARE honorary prize in 2022. 

We warmly thank Galerie Marcelle Alix (Paris) for its close collaboration.

Laura Lamiel – L’Herbier

Laura Lamiel, L’Herbier (detail), 2025, cuivre, valise, tube fluorescent, herbes aromatiques séchées, objets issus de la collection personnels de l’artiste, papier, mine de plomb, encre, texte imprimé, dimensions variables : plaque de cuivre : 87 x 90 x 5 cm, valise : 24 x 16.5 x 23.5 cm (ouverte), 100 dessins : 42 x 29.7 cm chaque
Laura Lamiel, L’Herbier (detail), 2025, cuivre, valise, tube fluorescent, herbes aromatiques séchées, objets issus de la collection personnels de l’artiste, papier, mine de plomb, encre, texte imprimé, dimensions variables : plaque de cuivre : 87 x 90 x 5 cm, valise : 24 x 16.5 x 23.5 cm (ouverte), 100 dessins : 42 x 29.7 cm chaque
Laura Lamiel, L’Herbier, 2024, techniques mixtes, mine de plomb, encre, 42 x 29,7 cm
Laura Lamiel, L’Herbier, 2024, techniques mixtes, mine de plomb, encre, 42 x 29,7 cm

Abraham & Wolff a le plaisir de présenter une nouvelle exposition de Laura Lamiel. L’artiste y déploie une installation spécialement conçue pour accueillir sa dernière série de dessins, L’Herbier. Elle s’articule autour d’une matrice de cent feuilles dont semblent se détacher des dessins libres, d’autres encadrés, mais aussi un poème composé par l’artiste. Ces dessins prolongent certains thèmes explorés dans la série Territoires intimes, comme la racine et le rhizome. Inscris dans une histoire subversive de la pratique de l’herbier, ils déclinent une flore imaginaire, aux formes hybrides et suggestives, dont les inflorescences se déploient au gré des mouvements de l’encre. 

Artiste majeure de la scène française contemporaine, Laura Lamiel a été notamment exposée à La Verrière (Bruxelles, 2015), au CRAC Occitanie (Sète, 2019) et au Palais de Tokyo (Paris, 2023). Elle a reçu le prix d’honneur AWARE en 2022. 

Nous remercions chaleureusement la Galerie Marcelle Alix pour son étroite collaboration.

Stone Lights with William Anastasi, Irene Kopelman, Laura Lamiel, Camille Vivier, Alfredo Barbini, Roberto and Glauco Gresleri, Giuliano Cesari

17.01 – 08.02.2025

Exhibition view. From right to left: enamelled and silkscreened steel plate by Laura Lamiel, Scavo vase and Murano glass sculpture by Alfredo Barbini, pair of Maris lamps in Carrara marble by Roberto and Glauco Gresleri, set of Cubico vases in Murano glass by Alfredo Barbini, travertine lamp designed by Giulano Cesari for Sormani.
Camille Vivier, Chessy #I, 2015, pigment inkjet print on Kozo paper, 160 x 110 cm, ed. 2/5
Alfredo Barbini, Untitled, 1970, Murano glass, 1970, 18 x 30 cm

For this new exhibition, Abraham & Wolff is delighted to present works by Laura Lamiel, Irene Kopelman, Camille Vivier and William Anastasi, as well as a selection of design pieces by Alfredo Barbini, Giulinano Cesari and Roberto and Glauco Gresleri.

Our warmest thanks to Camille Vivier and Marcelle Alix, Paris, and Compasso, Milan, galleries for their generous collaboration ! 

Stone Lights with William Anastasi, Irene Kopelman, Laura Lamiel, Camille Vivier, Alfredo Barbini, Roberto and Glauco Gresleri, Giuliano Cesari

17.01 – 08.02.2025

Vue d’exposition. De droite à gauche : plaque d’acier émaillée et sérigraphiée par Laura Lamiel, vase Scavo et sculpture en verre de Murano par Alfredo Barbini, paire de lampes Maris en marbre de Carrare par Roberto et Glauco Gresleri, ensemble de vases Cubico en verre de Murano par Alfredo Barbini, lampe en travertin dessinée par Giulano Cesari pour Sormani.
Camille Vivier, Chessy #I, 2015, impression jet d’encre pigmentaire sur papier Kozo, 160 x 110 cm, ed. 2/5
Alfredo Barbini, Sans titre, 1970, verre de Murano, 10 x 30 cm

Pour cette nouvelle exposition, Abraham & Wolff a le plaisir de faire dialoguer des œuvres de Laura Lamiel, Irene Kopelman, Camille Vivier et William Anastasi, ainsi qu’une sélection de pièces de design d’Alfredo Barbini, Giulinano Cesari et Roberto et Glauco Gresleri.


Nous remercions chaleureusement Camille Vivier et les galeries Marcelle Alix, Paris, et Compasso, Milan, pour leur généreuse contribution.